En effet à la fin du XV° siècle, les nefs furent démolies pour faire place au large vaisseau et au transept actuel. Ainsi on perça une ouverture en arc brisé avec remplage flamboyant dans les murs de fond des croisillons du transept. A la même époque on édifia une chapelle qui s’ouvre par une grande arcade moulurée au sud de la nef ; aujourd’hui elle sert de pièce pour le trésor, mais elle à servi de nombreuse années de chapelle des fonds baptismaux. Elle est voûtée en croisée d’ogives.
La clef, entourée de moulures redentées et épanouies en crochets, porte un écusson armorié qu’il est ardu de déchiffrer.
Les branches d’ogives retombent sur des culots d’angles décorés par les symboles évangélistes ; le bœuf, l’aigle, le lion, l’ange tenant un phylactère. Devant la façade ouest s’élève le clocher. Sa base carrée formant un porche était à l’origine ajourée de trois portes.
La porte qui donne sur l’entrée de la nef, en arc brisé, s’enveloppe de moulures prismatiques qui descendent le long des piédroits.
Deux gros contreforts appuient cette base et montent jusqu’au milieu du deuxième étage. Cet étage comme celui au dessous et les deux qui le surmontent sont bâtis sur un plan octogonal. Et seul les deux derniers étages supérieurs sont ajourés sur chaque face.
Les remplages des fenêtres ont disparu, par suite de la mauvaise qualité de la pierre employée, mais on peut s’en faire une idée par ceux qui sont appliqués contre les fenêtres simulées du second étage. Une épaisse moulure, garnie de crochets et terminée à la pointe par un fleuron, entoure l’arc des fenêtres et repose sur des culs de lampe décorés d’animaux fantastiques aux poses contournées.
On accède aux étages, par une petite tourelle placée dans l’angle formé par le clocher et la nef, et refermant un escalier à vis.
La porte de la tourelle s’ouvre dans l’intérieur de la nef, près de l’entrée sud. Comme le clocher, la tourelle est inachevée et couronnée par une pyramide d’ardoise surmontée par la cloche qui sert de timbre à l’horloge.
Sur la face du clocher, entre les deux contreforts on peut distinguer les traces d’un petit bas relief à personnages que l’on a relativement fait disparaître en martelant. Quant au porche sert aussi de lieu d’inhumation pour certaines familles de notables du XVI° au XIX° comme en témoigne certaines inscriptions tumulaires encore visibles de nos jours. Et une inscription, gravée en minuscule gothique anguleuse, sur deux pierres posées à l’angle droit à l’intérieur du clocher nous apprend que le clocher fut commencé dans la dernière année du XV°siècle. Relevée par Robert Roger au début du siècle la voici : L’an mil cinq cent de Xristi foc fondat lo present cloquie et foc fondat.. Et sur la seconde pierre : Marraut pise de la primera peyro Ce qui signifie d’après le décryptage de Robert Roger (ainsi que la lecture du père Passerat) : L’an mil cinq cent du Christ fut fondé le présent clocher et fut fondé Par Marraut le piseur de la première pierre. Cette inscription possède la particularité d’avoir ses lettres incrustées de plomb, ce qui devait rendre les lettres plus lisibles. Mais, au début du siècle circulait dans le village que la détérioration de l’inscription était due à des enfants du village. En effet ils se seraient servit du plomb pour confectionner des ‘boules’ pour leurs jeux ! Et comme il n’était pas aisé de détacher le plomb ils endommagèrent l’inscription avec des brèches.
Enfin la commune possède une croix gothique, qui se trouvait anciennement à l’angle du jardin du presbytère et trône désormais dans le chœur de l’église. Elle se compose d’une rosace quadrilobée avec remplage ajouré mais dont les extrémités sont ici arrondies au lieu d’être en arc brisé. Des crochets garnissent le pourtour, et les gros fleurons des lobes ont été brisés, et dans la gorge de la moulure d’encadrement se trouvent de petites roses. Sur une face est représentée plus ou moins l’iconographie de la Crucifixion c’est-à-dire la Vierge et Saint Jean au pied de la croix.
Au revers, la Vierge couronnée, debout sur une sorte de nacelle, entre Saint-Jacques pèlerin et sainte Catherine, tient l’enfant Jésus. Ce qui faisait affirmer à l’abbé Blazy que « La croix de Daumazan est sans contredit la plus intéressante de l’Ariège ; c’est aussi la plus savamment composée. La sculpture est traité par un ciseau énergique et sur.
Le maniérisme des figurines, leurs proportions écrasées, que l’on retrouve souvent dans la région toulousaine et jusque sur les pièces d’orfèvrerie, les détails de l’ornementation indiquent le XVI° commençant quoique, à ne juger que par la forme générale, on serait plutôt tenté de la faire remonter au XIV° siècle. Car il est probable que l’on dut profiter, pour la faire exécuter, de la présence des artistes qui décoraient d’animaux fantastiques les culots des fenêtres du clocher.. »