Cette dernière se veut défensive, modeste et également prête pour accueillir les âmes, en errance pour les sauver de l’enfer… « De la famine, de la peste et de la guerre, délivre-nous, Seigneur », telle est la prière des hommes du XIV siècle, accablés par le malheur des temps.
En effet, si l’essor économique que connaît l’occident est exceptionnel par son ampleur et sa durée, si les défrichements et les réaménagements des terroirs permettent un formidable essor de la production et par là même de la population il ne reste pas moins que d’autres inquiétudes apparaissent. Notamment l’Eglise qui subit une profonde crise ; une Eglise où la crise de la foi et hérésies se sont intensifiées.
Dans l’épreuve, la foi s’intériorise. Et les courants mystiques progressent. Face à cela, les ordres mendiants émergent, et les bâtiments religieux reflètent les changements… Et comme nous le faisions remarquer l’église Saint Sernin de Daumazan s’inscrit d’une part dans le roman, dont elle conserve le chœur qui est l’un des plus beaux d’Ariège. D’autre part Saint Sernin tire aussi des traits au gothique ; notamment la nef unique et voûtée en croisée d’ogives, la croix gothique ou le clocher.
Daumazan s’ancre également dans la région ariégeoise possédant un chevet tripartite de même style que celle de Saint Jean de Verges et des chapiteaux romans d’une grande qualité qui ont été probablement l’œuvre du même artiste à Saint Lizier et à Ourjout.
Enfin l’église, modeste, de part son simple rôle paroissial, reprend le vocable de la grande Saint Sernin de Toulouse, où les reliques nécessitent un plan particulier pour drainer les fidèles qui viennent les voir. Désormais l’église doit refléter une vie simple, à l’image du Christ.
Mais l’église prend aussi un autre rôle, écarter les fidèles des hérésies et les garder dans son sein. C’est pourquoi les églises prennent le nom de « Forteresse de Dieu »…symbole de la force de son message et témoin de son importance sur terre.